Assurance Chômage
Le droit actuel du divorce est basé sur le principe de la « coupure nette » (souvent appelée par son terme anglais « clean break »). Ce principe implique que les conjoints divorcés doivent reprendre une activité professionnelle si les circonstances (en particulier l’âge) permettent d’imposer cette solution.
Une personne qui entend bénéficier de prestations de la caisse de chômage doit prendre toutes les mesures que l’on peut raisonnablement attendre d’elle pour éviter de se retrouver sans emploi ou minimiser la durée du chômage. Elle doit en particulier chercher un emploi et accepter sans délai les postes acceptables. Les critères de l’assurance-chômage ne sont pas transposables tels quels dans le droit de la famille. Des efforts supplémentaires peuvent être exigés en droit de la famille, tout particulièrement en cas d’obligation d’entretien d’enfants mineurs et de situation financière modeste (5A_983/2021).
Il se pose donc rapidement la question de l’éventuelle prestation de l’assurance chômage lorsqu’un des deux époux doit se remettre sur le marché du travail et ne trouve pas encore d’emploi.
Dans ce type de situation, l’assurance chômage interviendra seulement si elle est contactée et si des prestations sont sollicitées.
On conseille de contacter l’assurance chômage rapidement dès la séparation de fait et sans attendre un jugement de divorce final.
Peu importe que le divorce, la séparation ou la dissolution du partenariat ont été prononcés à l’étranger. Ce qui importe, c’est votre domicile en Suisse.
Vous avez donc intérêt à faire une demande de prestations à la caisse de chômage rapidement, dès que la suspension de la vie commune entraîne une détresse financière qui vous oblige à reprendre une activité lucrative (ou à augmenter le taux d’activité).
Si vous ne le faites pas dans le délai d’une année suivant la suspension de la vie commune, vous perdez vos droits à d’éventuelles prestations de l’assurance-chômage.
Cependant, dès que le divorce est prononcé et rendu de manière définitive, vous pouvez à nouveau solliciter (au plus tard dans le délai d’une année suivant le jugement de divorce) des prestations de l’assurance-chômage dans la mesure où le divorce crée une détresse financière qui vous oblige à reprendre une activité lucrative ou à augmenter votre taux actuel d’activité.
Les mêmes principes s’appliquent si vous ne recevez plus les pensions auxquelles votre ex a été condamné et que, du fait qu’il a cessé de payer ses obligations de contributions financières, cela crée pour vous une détresse financière qui vous oblige à reprendre une activité lucrative ou à augmenter le taux d’activité lucrative que vous aviez avant qu’il ne cesse de payer ces pensions.
On notera enfin que, généralement, l’assurance chômage n’intervient pas si l’intéressé n’a pas perçu un salaire minimum de CHF 500.– par mois pendant six mois dans les deux ans qui précèdent la demande. Cette condition ne s’applique cependant pas aux époux séparés ou divorcés. Ils n’ont donc pas besoin de montrer qu’ils ont travaillé pour un salaire d’au moins CHF 500.– par mois, pendant six mois dans les deux ans qui précèdent la séparation.
Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur les liens suivants :
- Guide Social Romand
- Site de la Confédération arbeit.swiss
Cas particulier
L’épouse séparée qui travaillait dans l’entreprise de son mari n’a pas droit aux indemnités chômage. Elle y a droit si le couple est divorcé. (Arrêt du Tribunal Cantonal de Fribourg du 13 octobre 2023)